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Déroulement d'une séance
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systématique, cabales, comédie, debout, poétique, subir, Molière, frondes, lustres, silencieusement, éclairée, applaudit, cinq, redevenir, 1660, province, ridicules, distrayait, tumultueuse, quatorze, vigueur, Corneille, originale, ri, mauvaises, théâtre, bricoler, rire, vendeuses, ville, 1793, concevoir, vedettariat
matinée théâtrale
une après-midi de                                         
commence officiellement à                  heures
était constituée, dans un premier temps, par une pièce en          actes
mais il faut bien                    que la pièce en cinq actes, dans les conditions de représentation de l'époque était une pièce qui supposait un véritable entracte à la fin de chaque acte
quelques minutes durant lesquelles on descendait les                pour moucher les chandelles
le public n'était pas habitué comme aujourd'hui à rester                                installé dans des fauteuils
le public était             , au parterre, pour une grande part
on le                      pendant cet entracte avec des musiciens, des danseurs
il y avait des                    de confiture qui vendaient des fruits confits
il y avait une coupure qui permettait, selon la théorie classique, au spectateur de                    spectateur et d'oublier pendant quelques minutes ce qu'il avait vu en tant que témoin idéal d'une véritable action
à partir des années          cette structure en cinq actes continue à être une structure en cinq actes entrecoupée d'entractes
mais à partir du succès rencontré par Les Précieuses ridicules de                             , l'habitude se prend de plus en plus fréquemment d'ajouter une petite pièce à la suite de la grande pièce en cinq actes rallongeant d'autant, d'une demi-heure, comme si c'était un sixième acte, la matinée théâtrale
c'est une pratique qui avait commencé en                  parce que lorsque les troupes de province
ils se retrouvaient dans une même           , en concurrence, jouant toutes le même répertoire
du Corneille
du Rotrou
du Mairet
comment se distinguer les unes des autres face à un public d'une petite ville si ce n'est en proposant une pièce                    écrite par l'un des comédiens de la troupe
c'est ainsi que Molière a fait ses débuts, en écrivant des petites pièces en un acte, originales, que l'orateur et que les affiches annonçaient comme étant une partie importante du spectacle
cela se pratiquait de temps en temps par les meilleures troupes qui disposaient d'un ou de deux comédiens capables de                  comme ça des petites pièces
c'est ainsi qu'une pratique occasionnelle de province va devenir
à partir du succès des Précieuses                   
une pratique presque régulière dans laquelle le public va attendre la petite pièce originale qui quelquefois est la source du succès et donc va            cinq actes d'une pièce qu'il connaît presque par cœur pour pouvoir applaudir et rire à cette petite comédie
c'était une pratique occasionnelle qui devient de plus en plus fréquente avec Molière
les théâtres concurrents imitent à Paris et puis lorsque la Comédie-Française est créée
cette pratique de plus en plus fréquente va devenir absolument                                       
de 1680 jusqu'à la dissolution de la Comédie-Française en          sous la Révolution française
on va avoir systématiquement des séances théâtrales composées d'une grande pièce en cinq actes (tragédie ou                             ) et d'une petite pièce en un acte
la salle est autant                                              que la scène parce qu'on ne pouvait pas distinguer l'éclairage de la salle et de la scène, ce public:
est turbulent
                  
fait des huées
le système de déclamation en                à l'époque, qui voit des comédiens débiter les longues tirades contenues dans beaucoup de pièces qui permettaient aux comédiens des déclamations véhémentes
il y a une sorte de phénomène de                        autour de certains acteurs
non seulement dans la comédie où là il est facile de          et d'applaudir
mais dans la tragédie aussi
il y avait les               , les querelles
c'est-à-dire que quelquefois on monte des                avec une partie du public dressée, payée, pour faire tomber une pièce et ce sont des choses que l'on voit régulièrement annoncées
la fronde la plus célèbre est celle que Pierre                    et Thomas Corneille, son jeune frère, ont organisée pour faire tomber la pièce de Molière qui s'appelle L'École des femmes
Molière le reconnaît lui-même, mais le fait qu'elle a été frondée ne signifie pas qu'elle est tombée
la majorité du public a     , a applaudi et la pièce a été un triomphe
on a appelé après coup la querelle de L'École des femmes qui a donné l'impression de prolonger la fronde qui avait eu lieu à l'intérieur du théâtre
à cette époque-là on avait gardé l'habitude de débattre sur ce qui concernait les bonnes pièces, les mauvaises pièces, les pièces régulières, les pièces irrégulières, les pièces qui faisaient rire, les pièces qui faisaient rire au nom de                    raisons
tout cela fait qu'il y avait une atmosphère                        qui régnait régulièrement dans les salles de théâtre
il y avait une tension entre un théâtre extrêmement                                fondé sur une parole qui donne à entendre une voix fondée sur la poésie et un public qui donne régulièrement à entendre sa voix turbulente

Flashcards:

a real intermission
un véritable entracte
the chandeliers
les lustres
to blow out the candles
pour moucher les chandelles
armchairs
fauteuils
standing
debout
on the ground
au parterre
candied fruits
des fruits confits
there was a cut
il y avait une coupure
interspersed with intervals
entrecoupée d'entractes
extending
rallongeant
the posters
les affiches
tinker
bricoler
will undergo five acts
va subir cinq actes
often stiff
souvent raides
As long as the room is lit up
Aussi longtemps que la salle est autant éclairée
lighting
l'éclairage
one the room
dès lors que la salle
is partly standing
est en partie debout
made boos
fait des huées
in addition
en outre
stardom
vedettariat
try to soften
essayer d'assouplir
it then spawned
elle a engendré ensuite
trigger a kind of quarrel
déclencher une sorte de querelle

Enhanced Transcription:

Ce qu'on appelle aujourd'hui une matinée théâtrale, c'est-à-dire une après-midi de théâtre, commençant officiellement à quatorze heures, était donc constituée, dans un premier temps, par une pièce en cinq actes.

Mais il faut bien concevoir que la pièce en cinq actes, dans les conditions de représentation de l'époque était une pièce qui supposait un véritable entracte (a real intermission) à la fin de chaque acte.

Quelques minutes durant lesquelles on descendait les lustres (the chandeliers) pour moucher les chandelles (to blow out the candles) qui sinon, au bout d'une demi-heure se mettaient à fumer et pendant lesquelles le public, qui n'était pas habitué comme aujourd'hui à rester silencieusement installé dans des fauteuils (armchairs) – il faut savoir que ce public était debout (standing), au parterre (on the ground), pour une grande part – ce public, donc, à vocation turbulente, eh bien on le distrayait (distracted) pendant cet entracte avec des musiciens, des danseurs.

Il y avait des vendeuses de confiture (sellers of jam), en fait qui vendaient des fruits confits (candied fruits), qui circulaient au milieu du public et pendant tout ce temps donc, il y avait une coupure (there was a cut) qui permettait, selon la théorie classique, au spectateur de redevenir spectateur et d'oublier pendant quelques minutes ce qu'il avait vu en tant que témoin idéal d'une véritable action.

À partir des années 1660 cette structure en cinq actes continue à être une structure en cinq actes entrecoupée d'entractes (interspersed with intervals) mais, à partir du succès rencontré par Les Précieuses ridicules de Molière, l'habitude se prend de plus en plus fréquemment d'ajouter une petite pièce à la suite de la grande pièce en cinq actes rallongeant (extending) d'autant, d'une demi-heure, comme si c'était un sixième acte, la matinée théâtrale.

En fait c'est une pratique qui avait commencé en province parce que lorsque les troupes de province se retrouvaient dans une même ville, en concurrence, jouant toutes le même répertoire : du Corneille, du Rotrou, du Mairet, comment se distinguer les unes des autres face à un public d'une petite ville si ce n'est en proposant une pièce originale écrite par l'un des comédiens de la troupe ?

Et c'est ainsi que Molière a fait ses débuts, en écrivant des petites pièces en un acte, originales, que l'orateur et que les affiches (the posters) annonçaient comme étant une partie importante du spectacle.

Cela se pratiquait de temps en temps par les meilleures troupes qui disposaient d'un ou de deux comédiens capables de bricoler (tinker) comme ça des petites pièces.

Et c'est ainsi qu'une pratique occasionnelle de province va devenir, à partir du succès des Précieuses ridicules, une pratique presque régulière dans laquelle le public va attendre la petite pièce originale qui quelquefois est la source du succès et donc va subir cinq actes (will undergo five acts) d'une pièce qu'il connaît presque par cœur pour pouvoir applaudir et rire à cette petite comédie.

Pratique occasionnelle qui devient de plus en plus fréquente avec Molière, que les théâtres concurrents imitent (imitate) à Paris et puis lorsque la Comédie-Française est créée, eh bien cette pratique de plus en plus fréquente va devenir absolument systématique.

De 1680 jusqu'à la dissolution de la Comédie-Française en 1793 sous la Révolution française on va avoir systématiquement des séances théâtrales composées d'une grande pièce en cinq actes (tragédie ou comédie) et d'une petite pièce en un acte, systématiquement.

J'ai fait allusion à ce public qui, debout au parterre, assis dans les loges, installé sur les bancs souvent raides (often stiff) de l'amphithéâtre à l'arrière du théâtre, était turbulent.

Ce n'est pas une légende parce que cette pratique qui consiste à obliger le public à rester silencieux devant un spectacle est une pratique qui apparaît à partir du XIXe siècle et qui est due en grande partie au fait que le noir se fait dans la salle et que tout le public est assis.

Aussi longtemps que la salle est autant éclairée (As long as the room is lit up) que la scène parce qu'on ne pouvait pas distinguer l'éclairage (lighting) de la salle et de la scène, il n'y avait qu'un ajout d'éclairage, une rampe de scène dont nous reparlerons, sinon la salle et la scène étaient éclairées par le même lustre et donc, dès lors que la salle (one the room) et la scène sont éclairées de la même manière et que le public est en partie debout (is partly standing), il ne peut pas y avoir de silence.

Et donc le résultat c'est que ce public est turbulent, que ce public applaudit, fait des huées (made boos) et, en outre (in addition), le système de déclamation en vigueur à l'époque, qui voit des comédiens débiter les longues tirades contenues (contained tirades?) dans beaucoup de pièces qui permettaient aux comédiens des déclamations véhémentes eh bien elles suscitaient chez les spectateurs (arouses the spectators?) des applaudissements, comme aujourd'hui certains morceaux (pieces?) d'opéras que le public ne peut s'empêcher d'applaudir (cannot help but applaud/f}.

Il y a une sorte de phénomène de
)vedettariat (stardom) autour de certains acteurs, non seulement dans la comédie où là il est facile de rire et d'applaudir, mais dans la tragédie où on applaudissait, on « faisait le brouhaha (hubbub) » comme on disait, lors de certains morceaux de bravoure (pieces of bravery/).

Et lorsque, dans les années 1660, Molière et sa troupe vont essayer d'assouplir (try to soften) un peu le système déclamatoire dans la tragédie on va leur reprocher de ne pas vouloir mettre l'accent sur ces grands morceaux de bravoure qui font « faire le brouhaha » dans la salle.

Ce terme-là revient régulièrement sous la plume des critiques, des commentateurs et du public.

Ces mouvements nombreux qu'il y avait dans le public évidemment favorisent ce qu'on appelle les frondes, les querelles (the fights, the quarrels?).

C'est-à-dire que quelquefois on monte des cabales avec une partie du public dressée, payée, pour faire tomber une pièce et ce sont des choses que l'on voit régulièrement annoncées.

On ne sait pas combien de pièces sont tombées par des cabales au XVIIe siècle mais on sait qu'il y a eu régulièrement ce qu'on appelle des frondes (des frondes?).

La fronde la plus célèbre est celle que Pierre Corneille et Thomas Corneille, son jeune frère, ont organisée pour faire tomber la pièce de Molière qui s'appelle L'École des femmes.

Beaucoup de témoignages nous montrent que la pièce a été frondée.

Molière le reconnaît lui-même, mais le fait qu'elle a été frondée ne signifie pas qu'elle est tombée, au contraire.

La majorité du public a ri, a applaudi et la pièce a été un triomphe mais il n'empêche qu'elle a engendré ensuite (it then spawned) la possibilité pour Molière de jouer avec ses contradicteurs et ainsi de déclencher une sorte de querelle (trigger a kind of quarrel), ce qu'on a appelé après coup « la querelle de L'École des femmes » qui a donné l'impression de prolonger la fronde qui avait eu lieu à l'intérieur du théâtre.

Et c'est vrai qu'à cette époque-là on avait gardé l'habitude de débattre sur ce qui concernait les bonnes pièces, les mauvaises pièces, les pièces régulières, les pièces irrégulières, les pièces qui faisaient rire, les pièces qui faisaient rire au nom de mauvaises raisons.

Tout cela fait qu'il y avait une atmosphère tumultueuse qui régnait régulièrement dans les salles de théâtre et qui fait une des spécificités de ce théâtre et là encore qui produit cette caractéristique fondamentale du théâtre classique qui est ce théâtre de tension entre un théâtre extrêmement poétique fondé sur une parole qui donne à entendre une voix fondée sur la poésie et un public qui donne régulièrement à entendre sa voix turbulente.

C'est de cette tension que sort l'équilibre du théâtre classique.

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