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La critique de la conscience
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petit, religion, révèle, intérieur, effet, imbécile, surmoi, arbitraire, scientifique, siège, exception, iceberg, sévères, théologique, conscience, pulsions, inaccessible, autrement, moral, même, soldat, femme, devoir, fonder, privée, assurée, soupçon, Smith, centralité, fondé
la conscience est le                          de ce qui en nous nous oblige à suivre notre devoir
on peut douter que la                      puisse faire cela
Adam           
les personnes d'un groupe social estiment en conscience être leur             , correspond en réalité à ce qui naît de l'interaction de ces personnes entre elles
les grands marchands, qui ne rencontrent que des grands marchands et la conscience du            peuple, qui vit en Écosse à cette époque, est assez différente
Kant
la conscience nous                                          notre devoir
une longue tradition philosophique et même                                     
au XIXe siècle, il y aura trois grands courants qui vont contester cette                                    de la conscience
chacun de ces trois grands maîtres du                              vont ébranler la centralité de la conscience ou le caractère de la conscience
1. Marx
la                 , les lois, mais aussi la morale, sont autant de traductions de préjugés bourgeois qui en réalité traduisent des intérêts bourgeois
les lois de la conscience prises dans le secret de son cabinet                                 , eh bien, ne me révèlent pas un devoir universel et contraignant comme le pense Kant
2. Nietzsche
il n'est pas évident non plus que la conscience soit transparente à elle-                    
il n'est pas évident que ce que dit la conscience soit plus vraie que ce que dit la conscience de quelques hommes d'                  , qui pensent autrement que la grande masse des gens
comment savoir nous écoutons la voix de notre conscience, et est-ce que nous l'écoutons comme un brave              qui lui obéit
est-ce que nous écoutons comme une            qui aime la voix de celui qu'elle entend
est-ce que nous l'écoutons simplement comme un                                parce qu'on nous a dit de penser comme ça
la conscience ne permet pas de manière                             , de penser véritablement ce qui m'est commandé moralement
3. Freud
la conscience me fait connaître de moi-même n'est que la face émergée de l'              
elle me livre des éléments assez incertains, sur ce que je suis et du coup sur mon devoir           
tout le but de la psychanalyse est précisément de faire émerger le moi entre le              et le ça
le surmoi est cet idéal moral qui pourra m'être imposé, un idéal                         , un idéal hors d'atteinte, tant il est élevé et qui ne fera que m'asservir
mes                  qui m'asservissent aussi en niant ma liberté
le moi ce sera la manière pour le sujet entre ses deux maîtres                                            pour trouver sa place, son autonomie
il ne suffit pas simplement de se concentrer pour écouter ce que dit sa conscience pour savoir quelle est la place du moi
probablement, la plupart du temps, ce qu'on écoutera dans sa conscience c'est beaucoup plus le surmoi que le moi
mais il y a une autre raison sans doute, plus importante encore: la rationnalité                         
pour Kant, on ne peut pas fonder la morale, sur des préjugés métaphysiques, qui nous dirait ce qu'il nous faut penser sans que ce soit argumenté
et on ne peut pas non plus              la morale sur la science
pour une raison méthodologique simple, c'est que la science porte des liens de cause et d'          
la morale va commencer avec la liberté et capacité de penser que le monde puisse être                    qu'il n'est
la nécessité de penser la liberté humaine comme base de la morale disqualifie la possibilité de la fonder sur la science
tout ce qui ne repose pas sur l'étude d'inférence logico-mathématique par l'induction de l'étude des faits et des phénomènes paraît être renvoyé par la science à une subjectivité                     
vous ne pouvez pas avoir de savoir fondé s'il n'est pas scientifique
tout ce qui ne serait pas scientifique ne serait pas                          et ne serait donc pas vrai
la rationnalité scientifique pousse l'éthique simplement à relever de la sphère                            tandis que les questions véritablement importantes
les questions publiques ne doivent être réglées que par des questions scientifiques

Flashcards:

as a matter of fact
à vrai dire
In the 18th century already
Au XVIIIe siècle déjà
the great merchants
les grands marchands
led to think of different things
amenés à penser des choses différentes
our duty
notre devoir
that this is not self-evident
que cela ne va pas de soi
masters of suspicious
maîtres du soupçon
will shake the centrality of
vont ébranler la centralité de
but of a self that would not be transparent to itself
mais d'un soi-même qui ne serait pas transparent à lui-même
are all translations of bourgeois prejudices
sont autant de traductions de préjugés bourgeois
that if it succeeds
que s'il y parvient
restrictive
contraignant
does not allow fro certainty
ne permet pas de manière assurée
the me between the superego and the id
le moi entre le surmoi et le ça
an ideal out of reach
un idéal hors d'atteinte
by denying my freedom
en niant ma liberté
suspicion
soupçon
the register of knowledge
le registre du savoir
a contempt for science
un mépris de la science
all that does not rest on
tout ce qui ne repose pas sur
We are witnessing
On assiste
a burst of knowledge
un éclatement du savoir
there are many scientific fields
il y a autant de domaines scientifiques
fragmentation
émiettement
pushes
pousse
while
tandis que
should only be settled by
ne doivent être réglées que par

Ideas and Concepts:

Nietzsche sur la conscience kantienne via mon cours de ce matin Introduction aux éthiques philosophiques:

"Pour Nietzsche, il n'est pas évident non plus que la conscience soit transparente à elle-même. En effet, pour Nietzsche, il n'est pas évident d'abord que ce que dit la conscience soit plus vraie que ce que dit la conscience de quelques hommes d'exception, qui pensent autrement que la grande masse des gens et que la conscience de la grande masse des gens.

Et puis, pour Nietzsche, il y a une autre question qui se pose, c'est celle de savoir comment nous écoutons la voix de notre conscience, et est-ce que nous l'écoutons comme un brave soldat qui lui obéit?

Est-ce que nous écoutons comme une femme qui aime la voix de celui qu'elle entend?

Est-ce que nous l'écoutons simplement comme un imbécile parce qu'on nous a dit de penser comme ça?

Autrement dit, la conscience ne permet pas de manière assurée, de penser véritablement ce qui m'est commandé moralement."
Éthique postmoderne via mon cours de ce matin Introduction aux éthiques philosophiques:

"Vous ne pouvez pas avoir de savoir éthique fondé s'il n'est pas scientifique, or si c'est la seule rationnalité qui s'impose aujourd'hui alors.

Cela veut dire qu'il n'y a pas de possibilité d'avoir une éthique ou en tous les cas que votre éthique ne va reposer que sur vos convictions particulières sans qu'il soit possible de donner à cette éthique une prétention universelle comme le voulait Kant et encore moins une prétention contraignante."
Une idée raisonnable qui est malheureusement impossible via mon cours de ce matin Introduction aux éthiques philosophiques: "L'évolution de la rationnalité scientifique pousse l'éthique simplement à relever de la sphère privée tandis que les questions véritablement importantes, les questions publiques elles, ne doivent être réglées que par des questions scientifiques."

Enhanced Transcription:

La première grande critique qui sera adressée à vrai dire (as a matter of fact), déjà au XVIIIe siècle, sera de dire que la conscience (will be to say that of consciousness?), n'est pas aussi transparente à elle-même qu'il y paraît.

Dans la construction kantienne effectivement, c'est par sa liberté mais cette liberté elle est donnée d'abord dans l'intentionnalité du sujet, dans sa volonté, une volonté, vous vous en souvenez qui est une volonté bonne sans restriction, que le sujet découvre la loi morale.

Et en même temps qu'il découvre sa loi morale, cette loi morale, il découvre sa liberté, son autonomie, il se reconnaît comme homme en même temps que les autres hommes.

La conscience est aussi le siège (the seat?) de ce qui en nous nous oblige à suivre notre devoir, or, on peut douter que la conscience puisse faire cela.

Au XVIIIe siècle déjà (In the 18th century already), un auteur comme Adam Smith, va montrer qu'en réalité, ce que les personnes d'un groupe social estiment en conscience être leur devoir, correspond en réalité à ce qui naît de l'interaction de ces personnes entre elles, et que la conscience qu'ont par exemple, les grands marchands (the great merchants), qui ne rencontrent que (which only faced) des grands marchands et la conscience du petit peuple, qui vit en Écosse à cette époque, est assez différente parce que les uns et les autres sont par l'interaction social amenés à penser des choses différentes (led to think of different things).

Cela veut dire que la vue de Kant, qui dirait que la conscience nous révèle en quelque sorte notre devoir (our duty), et Kant de ce point de vue-là s'inscrit dans une longue tradition philosophique et même théologique, puisque c'est la position que prend le Nouveau Testament sur cette question-là, eh bien, que cela ne va pas de soi (that this is not self-evident).

Au XIXe siècle, il y aura trois grands courants qui vont contester cette centralité de la conscience.

Le premier courant, grand courant, vient en réalité de l'économie, il viendra de Marx, puis il y aura la contestation de Nietzsche, du philosophe, puis la contestation de la psychanalyse, chacun de ces trois grands maîtres du soupçon (masters of suspicious) vont ébranler la centralité de (will shake the centrality of) la conscience ou le caractère égologique de la conscience.

C'est-à-dire que la conscience serait le reflet en réalité de soi-même, mais d'un soi-même qui ne serait pas transparent à lui-même (but of a self that would not be transparent to itself).

Que dit Marx en effet? Il nous dit que la religion, les lois, mais aussi la morale, sont autant de traductions de préjugés bourgeois (are all translations of bourgeois prejudices) qui en réalité traduisent des intérêts bourgeois, et ce qu'il faut c'est que le peuple prenne conscience de ces conditions matérielles d'existence, qu'il transforme ces conditions matérielles d'existence et que s'il y parvient (that if it succeeds), c'est la conscience elle-même du peuple et de la société qui va être changée.

Autrement dit, les lois de la conscience prises dans le secret (taken in the secret?) de son cabinet intérieur, eh bien, ne me révèlent pas un devoir universel et contraignant (restrictive) comme le pense Kant.

Pour Nietzsche, il n'est pas évident non plus que la conscience soit transparente à elle-même. En effet, pour Nietzsche, il n'est pas évident d'abord que ce que dit la conscience soit plus vraie que ce que dit la conscience de quelques hommes d'exception, qui pensent autrement que la grande masse des gens et que la conscience de la grande masse des gens.

Et puis, pour Nietzsche, il y a une autre question qui se pose, c'est celle de savoir comment nous écoutons la voix de notre conscience, et est-ce que nous l'écoutons comme un brave soldat qui lui obéit?

Est-ce que nous écoutons comme une femme qui aime la voix de celui qu'elle entend?

Est-ce que nous l'écoutons simplement comme un imbécile parce qu'on nous a dit de penser comme ça?

Autrement dit, la conscience ne permet pas de manière assurée (does not allow fro certainty), de penser véritablement ce qui m'est commandé moralement.

Et puis Freud, Freud va nous dire que ce que la conscience me fait connaître de moi-même n'est que la face émergée de l'iceberg, et qu'en réalité, elle me livre des éléments assez incertains, sur ce que je suis et du coup sur mon devoir moral (and so on my moral duty).

Tout le but de la psychanalyse, c'est précisément et c'est comme ça que Freud le présentera à la fin de sa vie, de faire émerger le moi entre le surmoi et le ça (the me between the superego and the id).

Le surmoi eh bien, c'est cet idéal moral qui pourra m'être imposé, un idéal inaccessible, un idéal hors d'atteinte (an ideal out of reach), tant il est élevé et qui ne fera que m'asservir (and which will only enslave me).

Le ça eh bien ce sont mes pulsions qui m'asservissent elles aussi en niant ma liberté (by denying my freedom).

Le moi ce sera la manière pour le sujet entre ses deux maîtres sévères que sont le surmoi et le ça de trouver sa place, son autonomie.

Mais cela veut dire que ce n'est pas donné.

Qu'il ne suffit pas simplement de se concentrer pour écouter ce que dit sa conscience pour savoir quelle est la place du moi. Probablement, la plupart du temps, ce qu'on écoutera dans sa conscience c'est beaucoup plus le surmoi que le moi. Il y a donc des raisons profondes, critiques, de la centralité de la conscience, par les maîtres du soupçon (suspicion).

Mais il y a une autre raison sans doute, plus importante encore, c'est que dans notre monde, la rationnalité qui prévaut celle qui s'impose à peu près partout et en particulier dans tout le registre du savoir (the register of knowledge), c'est la rationnalité scientifique.

Or, si vous vous souvenez bien, pour un kantien, on ne peut pas fonder la morale, sur des préjugés métaphysiques, qui nous dirait ce qu'il nous faut penser sans que ce soit argumenté, mais on ne peut pas non plus, fonder la morale sur la science.

Pour une raison méthodologique simple, c'est que la science porte et c'est déjà l'argument qu'on trouvait chez Aristote, sur la nécessité, sur des liens de cause et d'effet.

Or, la morale va commencer elle avec la liberté avec la capacité de penser que le monde puisse être autrement qu'il n'est.

Il y a donc pour Kant, non pas un mépris de la science (a contempt for science) au contraire mais en tous les cas la nécessité de penser la liberté humaine comme base de la morale et cela eh bien disqualifie la possibilité de la fonder sur la science.

Or, la science aujourd'hui, prétend être la seule rationnalité possible, tout ce qui ne repose pas sur (all that does not rest on) une neutralité axiologique, c'est-à-dire l'abstention de jugement de valeur, tout ce qui ne repose pas sur l'étude d'inférence logico-mathématique par l'induction de l'étude des faits et des phénomènes.

Tout cela paraît être renvoyé par la science à une subjectivité arbitraire.

Vous ne pouvez pas avoir de savoir fondé s'il n'est pas scientifique, or si c'est la seule rationnalité qui s'impose aujourd'hui alors, cela veut dire qu'il n'y a pas de possibilité d'avoir une éthique ou en tous les cas que votre éthique ne va reposer que sur vos convictions particulières sans qu'il soit possible de donner à cette éthique une prétention universelle comme le voulait Kant et encore moins une prétention contraignante.

On assiste (We are witnessing) donc par l'évolution de la science, par l'évolution de la rationnalité scientifique sur tout (over all), non seulement à un éclatement du savoir (a burst of knowledge), dans une université par exemple, il y a autant de domaines scientifiques (there are many scientific fields) que de branches d'études sans qu'il y ait plus de points de vue de récapitulation de l'ensemble de ces savoirs dans une universalité sur le vrai il y a un émiettement (fragmentation) des différentes disciplines scientifiques mais de surcroit tout (moreover?) ce qui ne serait pas scientifique ne serait pas fondé et ne serait donc pas vrai.

Et donc, l'évolution de la rationnalité scientifique pousse (pushes) l'éthique simplement à relever de la sphère privée tandis que (while) les questions véritablement importantes, les questions publiques elles, ne doivent être réglées que par (should only be settled by) des questions scientifiques.

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