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L'opposition à la philosophie: l'apologétique
Choose from these words to fill the blanks below:
ouvertes, évêque, Empereurs, invention, Parole, absolue, unanimité, don, errer, d’Hermias, botanique, infaillible, yeux, vouée, Tatien, chrétienne, Révélation, matérialistes, inconnu, Écritures, fausseté, Genèse, conservée, vérité, Tatien, Orient, humaine, Christ, méfier, hérésiologiques, opposition, rebelles, Théophile, querelle, adversaires, diable, cadeaux, péniblement
la première attitude des chrétiens face à la philosophie celle de l'                    
qui suppose une distinction entre deux façons d'atteindre la                                         
1. philosophie
serait                          à l’échec
2. la Révélation contenue dans les                                 
censée être                       
le désir de se détourner de la philosophie
deux types de textes
1. les apologies
2. textes                                                           
des apologies
des défenses du christianisme
un genre qui est très en vogue dans la littérature                                    de l’Antiquité
naît au IIe siècle
150: l'apologie de Justin
la première apologie                                 
les apologies du IIe siècle
se présentent en général comme des pétitions adressées aux                    de Rome pour leur demander de protéger les chrétiens
mais ce cadre est très probablement fictif
il s’agit en réalité de lettres                  surtout destinées à l’instruction des chrétiens
des tentatives pour défendre le christianisme contre ses différents                       
tous les apologistes ne sont pas opposés à la philosophie
mais trois textes où s'exprime une claire hostilité à l'égard de la philosophie et de la culture grecque
1. le Discours aux Grecs de             
un grec né en Syrie vers 120-130
un ancien disciple de Justin
il a enseigné à Rome
a passé la fin de sa vie en              à la tête d’une communauté encratite
qui pratiquait une continence               
2. les trois livres À Autolycos de                                  d’Antioche
était, d’après Eusèbe de Césarée, le sixième                                        d’Antioche
3. la Satire des philosophes                               
un auteur totalement                qu’on situe en général au IIe s. ou au IIIe s
le texte de l’Epître aux Colossiens
Paul: "selon une tradition toute humaine, écrivait Paul, selon les éléments du monde, et non selon le             "
deux idées qui circulent dans les textes apologétiques sur l'origine de la philosophie
la philosophie aurait une origine humaine et ce serait une raison de s’en                           
Justin
ce que les philosophes ont connu de vrai, ils l’ont atteint,                                     , par leurs découvertes et leur spéculation sur une partie du logos divin
la philosophie est d’origine               , c’est dire qu’elle ne vient pas de Dieu
et qu’elle est finalement condamnée à           
mais les chrétiens pensent profiter d’une                                                 , c’est-à-dire d’un savoir qui vient d'en-haut, qui vient de Dieu, et qui est par conséquent incontestable
Paul parlait des "éléments du monde"
le monde est associé au prince de ce monde, c’est-à-dire au             
pour d'autres chrétiens, la philosophie est un        démoniaque offert à l'humanité
Satire des philosophes d'Hermias
la philosophie est parmi les dons qui auraient été communiqués aux hommes par les anges                 , c'est-à-dire par les démons
Livre d’Hénoch
un livre composé au IIe siècle avant Jésus-Christ qui ne fait pas partie de l'Ancien Testament
contient une réécriture du chapitre 6 de la                            qui évoque la rébellion des anges contre Dieu et l’union des anges rebelles avec les filles des hommes
précise, ce que ne fait pas le texte de la Genèse, que ces anges en profitèrent pour transmettre aux hommes un certain nombre de secrets sur la                   , sur les charmes, sur l'astrologie, et d'autres secrets encore
Hermias le chrétien ajoute la philosophie parmi ces                empoisonnés
la philosophie est une                    humaine ou démoniaque, elle est donc condamnée à mener ses adeptes dans l’erreur
Théophile d’Antioche dénonce ainsi l’incertitude et la                                des doctrines philosophiques
il accuse les philosophes d’être                                         , des athées, de nier jusqu’à l’existence même de la divinité
les trois auteurs,             , Théophile et Hermias soulignent par ailleurs constamment la contradiction des opinions philosophiques
les philosophes s’opposent aux philosophes et sont pour ces auteurs incapables d'                                
cette contradiction est donc à leurs yeux l'un des signes de la fausseté de la philosophie
elle montre à leurs          que la philosophie n’est pas une recherche de la vérité, mais une lutte inspirée par le seul plaisir de contredire
la philoneikia, l’amour de la                 
la philosophie ne serait pas une recherche du savoir, mais une recherche de la querelle
la contradiction des philosophes montre surtout que la philosophie n’est pas révélée
car si elle était révélée comme la              de Dieu, la philosophie serait une, elle ne serait pas diverse

Vocabulary:

philoneikia, n. [φιλονεικία] l'amour du conflit et de la contestation  "Pour les auteurs qui estiment que la philosophie est une invention humaine ou démoniaque, à leurs yeux elle n’est pas une recherche de la vérité, mais une lutte inspirée par le seul plaisir de contredire, une philoneikia, la philosophie ne serait pas une recherche du savoir, mais une recherche de la querelle."

Flashcards:

We have just seen that
Nous venons de voir que
two ways to reach truth
deux façons d’atteindre la vérité
one that would be doomed to failure
l’une qui serait vouée à l’échec
which is supposed to be infallible
qui est censée être infaillible
I would now like to
Je voudrais à présent que
to turn away from philosophy
à se détourner de la philosophie
mostly
surtout
attempts to defend
tentatives pour défendre
bishop
évêque
Epistle
Epître
laboriously
péniblement
gropings
tâtonnements
a gift
un don
a rewrite
une réécriture
what the text of Genesis does not do
ce que ne fait pas le texte de la Genèse
and other secrets
et d’autres secrets encore
condemned to lead its followers in error
condamnée à mener ses adeptes dans l’erreur
atheists
des athées
to deny the very existence
de nier jusqu’à l’existence même
constantly underline the contradiction
soulignent par ailleurs constamment la contradiction

Enhanced Transcription:

Nous venons de voir que (We have just seen that) la première attitude des chrétiens face à la philosophie est celle de l’opposition.

Une opposition à la raison, qui suppose une distinction entre deux façons d’atteindre la vérité (two ways to reach truth) : l’une qui serait vouée à l’échec (one that would be doomed to failure), c’est la philosophie ; l’autre qui est censée être infaillible (which is supposed to be infallible), c’est la Révélation contenue dans les Écritures.

Je voudrais à présent que (I would now like to) nous passions ensemble en revue quelques-uns des grands thèmes antiphilosophiques que l’on trouve dans les textes chrétiens de l’Antiquité, afin de mieux comprendre encore les différentes raisons qui poussent (push) les chrétiens, dans un premier temps, à se détourner de la philosophie (to turn away from philosophy).

Ces grands thèmes, ces grands arguments contre la philosophie, nous allons les trouver avant tout dans deux types de textes : les apologies, tout d’abord, et les textes hérésiologiques.

Je vais parler pour commencer des apologies.

Les apologies sont des défenses du christianisme.

C’est un genre qui est très en vogue dans la littérature chrétienne de l’Antiquité et qui naît au IIe siècle.

La première apologie conservée a été composée vers 150.

C’est celle de Justin.

Les apologies du IIe s. se présentent en général comme des pétitions adressées aux Empereurs de Rome pour leur demander de protéger les chrétiens, mais ce cadre est très probablement fictif.

Il s’agit en réalité de lettres ouvertes surtout (mostly) destinées à l’instruction des chrétiens dans lesquelles on trouve des tentatives pour défendre (attempts to defend) le christianisme contre ses différents adversaires.

Tous les apologistes ne sont pas opposés à la philosophie.

Mais, dans cette présentation, je m’arrêterai sur le cas de trois textes où s’exprime une claire hostilité à l’égard de la philosophie et de la culture grecque : le Discours aux Grecs de Tatien, pour commencer ; les trois livres À Autolycos de Théophile d’Antioche ; et la Satire des philosophes d’Hermias.

Tatien est un grec né en Syrie vers 120-130 et c’est un ancien disciple de Justin.

Il a enseigné à Rome et a passé la fin de sa vie en Orient à la tête d’une communauté encratite (encratite?), c’est-à-dire qui pratiquait une continence absolue.

Théophile était, d’après Eusèbe de Césarée, le sixième évêque (bishop) d’Antioche.

Quant à Hermias, l’auteur de la Satire des philosophes, c’est un auteur totalement inconnu qu’on situe en général au IIe s. ou au IIIe s.

Revenons au texte de l’Epître (Epistle) aux Colossiens : « selon une tradition toute humaine, écrivait Paul, selon les éléments du monde, et non selon le Christ ».

Ce texte est au point de départ de deux idées qui circulent dans les textes apologétiques sur l’origine de la philosophie.

D’après certains textes, la philosophie aurait une origine humaine, et simplement humaine, et ce serait là, justement, une raison de s’en méfier (beware).

Justin écrit par exemple que ce que les philosophes ont connu de vrai, ils l’ont atteint (they reached it), je cite, « péniblement (laboriously), par leurs découvertes et leur spéculation sur une partie du Logos » (II, 10), c’est-à-dire sur la raison ou le logos divin.

Dire que la philosophie est d’origine humaine, c’est dire qu’elle ne vient pas de Dieu, qu’elle n’est faite que de tâtonnements (gropings), de conjectures, et qu’elle est finalement condamnée à errer là où les chrétiens, eux, pensent profiter d’une Révélation, c’est-à-dire d’un savoir qui vient d’en-haut, qui vient de Dieu, et qui est par conséquent incontestable.

Paul parlait également des « éléments du monde ».

Dans la tradition biblique, le « monde » est souvent associé au « prince de ce monde », c’est-à-dire au diable.

Pour d’autres chrétiens, dire que la philosophie vient du monde, c’est dire qu’elle vient du diable, qu’elle est un don (a gift) démoniaque offert à l’humanité.

On trouve cette idée par exemple au début de la Satire des philosophes, d’Hermias, qui inclut la philosophie parmi les dons qui auraient été communiqués aux hommes par les anges rebelles, c’est-à-dire par les démons.

Le texte fait allusion au Livre d’Hénoch, un livre composé au IIe s. avant Jésus-Christ qui ne fait pas partie de l’Ancien Testament.

Ce livre contient une réécriture (a rewrite) du chapitre 6 de la Genèse qui évoque la rébellion des anges contre Dieu et l’union des anges rebelles avec les filles des hommes.

Le Livre d’Hénoch précise, ce que ne fait pas le texte de la Genèse (what the text of Genesis does not do), que ces anges en profitèrent pour transmettre aux hommes un certain nombre de secrets sur la botanique, sur les charmes, sur l’astrologie, et d’autres secrets encore (and other secrets).

Hermias le chrétien ajoute la philosophie parmi ces cadeaux empoisonnés.

Pour les auteurs qui estiment que la philosophie est une invention humaine ou démoniaque, elle est donc condamnée à mener ses adeptes dans l’erreur (condemned to lead its followers in error).

Théophile d’Antioche dénonce ainsi l’incertitude et la fausseté des doctrines philosophiques, notamment concernant Dieu.

Il accuse les philosophes d’être matérialistes, c’est-à-dire d’identifier Dieu et la matière, ou bien d’être des athées (atheists), c’est-à-dire de nier jusqu’à l’existence même (to deny the very existence) de la divinité.

Nos trois auteurs, Tatien, Théophile et Hermias soulignent par ailleurs constamment la contradiction (constantly underline the contradiction) des opinions philosophiques.

Les philosophes s’opposent aux philosophes et sont pour ces auteurs incapables d’unanimité (incapable of unanimity).

Cette contradiction est donc à leurs yeux l’un des signes de la fausseté de la philosophie.

Elle montre à leurs yeux que la philosophie n’est pas une recherche de la vérité, mais une lutte inspirée par le seul plaisir de contredire – ce qu’on appelle en grec la philoneikia, l’amour de la querelle.

La philosophie ne serait pas une recherche du savoir, mais une recherche de la querelle.

La contradiction des philosophes montre surtout que la philosophie n’est pas révélée.

Car si elle était révélée comme la Parole de Dieu, la philosophie serait une, elle ne serait pas diverse.

Trop humaine, démoniaque, incertaine, inutile, contradictoire, telles étaient, aux yeux de nombreux chrétiens, les caractéristiques principales de la philosophie.

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