EDWARD'S LECTURE NOTES:
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C O U R S E 
Introduction à la philosophie de Friedrich Nietzsche
Alexandre Dupeyrix, Sorbonne Université
https://www.edx.org/course/introduction-a-la-philosophie-de-friedrich-nietzsche
C O U R S E   L E C T U R E 
Pourquoi un peuple si joyeux a-t-il inventé la tragédie ?
Notes taken on January 27, 2021 by Edward Tanguay
la Naissance de la tragédie se compose de 3 parties
la première partie
Nietzsche développe son hypothèse sur l'origine de la tragédie
la seconde partie
il expose ses idées sur le déclin du genre tragique
la troisième partie
il fait le parallèle entre la tragédie grecque et le drame musical de Wagner
exprime ses espoirs d'un renouveau de la culture allemande
pourquoi un peuple aussi joyeux que le peuple grec a-t-il inventé le genre tragique
c'est là un paradoxe que Nietzsche veut élucider
cette question de savoir si son besoin toujours plus fort de beauté, de fêtes, de réjouissances, de nouveaux cultes n'a pas au fond son origine dans le manque, la privation, la mélancolie, la souffrance
les premiers Hellènes portaient vers le pessimisme, le mythe tragique, la peinture de tout ce qu'il y a de terreur, de cruauté, de mystère, de néant, de fatalité au fond des choses de la vie
les Grecs classiques, pour supporter la dureté et la cruauté des guerres, ont institué de nombreuses réjouissances publiques : des jeux, des fêtes qui ont lieu toute l'année
les Grecs archaïques ont inventé la tragédie non pas pour exorciser un pessimisme, une angoisse existentielle, mais paradoxalement pour exprimer leur vitalité, leur générosité, leur énergie débordante
pour être véritablement heureux, il faut avoir la capacité d'accueillir en soi la vie dans toute son intensité – et donc également dans sa cruauté, son injustice
cette idée sera notamment au coeur du Zarathoustra
et également du Gai Savoir
Nietzsche reprend la notion stoïcienne d'amor fati
l'acceptation active de son destin, de confrontation avec la vie ici et maintenant
voir la souffrance derrière la joie ou la joie derrière la souffrance
« J'ai un don pour renverser les perspectives. Je suis passé maître en la matière. »
Nietzsche s'intéresse ici à la psychologie des Grecs
comment ils réagissent face à la souffrance
quelle mentalité ils ont développée pour y faire face
pour Nietzsche, les processus psychiques sont une partie intégrante de notre organisme, de notre corps
il n'y a pas l'âme, les états d'âme, la psychè d'un côté, et le corps, les organes de l'autre
tout est imbriqué
le mot physiologie
l'étude du fonctionnement de notre organisme
il y a une relation de réciprocité entre psychologie et physiologie
le bouc et Dionysos
une synthèse d'un dieu et d'un bouc dans le satyre
quelle expérience personnelle, quelle impulsion irrésistible amenèrent le Grec à représenter par un satyre l'homme primitif, dionysiaque et fantasque ?
la tragédie c'est la fête du bouc
« tragos » : le bouc – c'est l'étymologie la plus généralement acceptée
les Athéniens auraient repris un rite religieux venant d'Asie Mineure, qui consistait dans le sacrifice d'un bouc en l'honneur de Dionysos
dans la mythologie grecque, le bouc est l'animal associé au dieu Dionysos
c'est le dieu du vin, de la vigne, par extension des excès, de l'ivresse, des forces vitales, de la fertilité
le bouc incarne sous une forme animale cette vigueur, cette fécondité
les fêtes religieuses en l'honneur de Dionysos, les Dionysies, ont lieu au début du printemps, saison du renouveau
a l'origine, durant ces fêtes, on sacrifie un bouc, et un choeur chante le « dithyrambe » autour de l'autel où est immolé l'animal
à partir de 530 av. J.-C. étaitait les premiers concours de tragédie ont lieu à Athènes
Nietzsche écrira à la fin de sa vie lucide, en 1888, une série de poèmes, neuf chants, en l'honneur de Dionysos, intitulés, Dithyrambes de Dionysos
ces Grecs étaient animés d'une vitalité sans entrave, assumaient pleinement leur part naturelle, animale, organique, pulsionnelle
ils considéraient la vie comme un processus irréversible de création et de destruction
ils prenaient un vrai plaisir à participer de ce processus, à se sentir porteurs de ces tensions entre joie et souffrance, vie et mort