EDWARD'S LECTURE NOTES:
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C O U R S E 
Introduction aux éthiques philosophiques
François Dermange, University of Geneva
https://www.coursera.org/course/ethique
C O U R S E   L E C T U R E 
Le mal radical et la voie étroite de l'éthique
Notes taken on March 14, 2017 by Edward Tanguay
pourquoi il y a une propension chez les êtres humains à mal agir
il y a du mal parmi les êtres humains
partout ils sont dans les chaînes
nous mentons aux autres
nous nous mentons volontiers à nous-mêmes
on pense qu'on a été contraint de le commettre sans pouvoir rien faire d'autre
d'où vient le mal
de notre finitude
de la puissance immaîtrisable des forces extérieures
des passions en nous
nous pourrions toujours dire que nous n'avons pas voulu le mal même si parfois il survient
comme Guillaume II, à la fin de l'été 1918, avait fait écrire sur l'un des murs du château du Haut-Koenigsburg : Je n'ai pas voulu cela
Kant pense que le problème est beaucoup plus profond
mal radical
Kant pense qu'il y a un mal radical dans la nature humaine
la décision de nous préférer nous, plutôt que l'exigence de la loi morale
de faire passer l'amour de soi-même avant le respect de la loi morale
avant l'exigence d'agir en s'assurant toujours que la maxime de notre action peut être universalisée
je veux bien être moral, à condition que cela ne nuise pas à mon bonheur
je serai donc moral, sous conditions
mais grâce à la loi morale nous demande de subordonner notre désir de bonheur à l'accomplissement d'actions morales
Kant n'a jamais été contre le bonheur
mais le devoir éthique exige que mon bonheur ne se fasse pas au prix de l'immoralité
le mal radical est une perversion du coeur humain qui consiste à inverser l'ordre des maximes
je serai moral mais sous conditions que la moralité n'implique pas pour moi des choses désagréables, négatives, incompatibles avec mon bonheur et mes désirs
le mal radical n'est pas le mal pour le mal
une telle volonté du mal pour le mal serait une volonté diabolique
Kant pense qu'il n'y a pas dans l'être humain de volonté diabolique
pour Kant l'amour de soi-même, et mettre ainsi la morale au second plan
la morale sera servie si elle ne me dérange pas
la plupart du temps les êtres humains ne sont moraux que par hasard
ils sont moraux parce que les circonstances ont été favorables
un exemple
une personne qu'on appellera la personne A, désire obtenir telle chose
elle l'obtient, ainsi que telle autre personne, la personne B qui désirait la même chose, par exemple, un avantage social
mais s'il n'y avait eu la possibilité de satisfaire qu'une seule personne, ou A ou B et qu'alors au lieu d'examiner loyalement qui méritait objectivement d'obtenir cet avantage social
la personne A aurait fait en sorte, par des mensonges et par des ruses, d'écarter son rival
elle se serait montrée qu'elle est en réalité immorale
elle n'a été apparemment morale que parce qu'il y avait deux avantages sociaux à répartir et qu'il n'y avait que deux personnes à pouvoir en bénéficier
toute personne peut donc paraître très gentille, très morale, dans les situations où tout va bien
mais en réalité, le fond de son coeur est immoral
le rigorisme kantien
pour être moral, il faut avoir réellement l'intention de l'être
il faut vouloir être moral
d'agir par pur respect pour la loi
non pas seulement conformément à la loi
le problème juridique est très différent du problème moral
un peuple de démons peut vivre ensemble correctement
il suffit d'instituer des lois contraignantes qui punissent sévèrement l'immoralité
Pierre Bayle (1647-1706)
un philosophe du XVIIe siècle
disait que n'importe quelle personne pouvait se comporter comme si elle était morale
il suffit d'attacher de la reconnaissance sociale, des médailles, des prix, de l'admiration publique ou encore de l'argent, à toutes les conduites morales
pour Kant ce n'est précisément pas être moral
la personne qui agit, non pas comme la loi morale demande d'agir, mais parce que c'est la loi qui demande d'agir ainsi
pour un peuple complètement moral, il n'y aurait plus besoin de loi juridique
on peut se demander s'il n'y a jamais eu une seule personne purement et réellement morale, dans toute l'humanité
c'est dans cette volonté seule que le souverain bien peut se rencontrer