EDWARD'S LECTURE NOTES:
More notes at http://tanguay.info/learntracker
C O U R S E 
À la découverte du théâtre classique français
Georges Forestier, Université Paris-Sorbonne
https://www.edx.org/course/la-decouverte-du-theatre-classique-sorbonnex-lf001-1x
C O U R S E   L E C T U R E 
Publics et adversaires du théâtre
Notes taken on September 18, 2016 by Edward Tanguay
les historiens ont pensé que le public des théâtres publics était un public mélangé, fait de
laquais
filous
bourgeois
nobles
mais il se trouve que cette conception-là ne résiste pas à l'analyse
toute simple du prix des places de théâtre
le prix des places les moins chères dans les théâtres sont quinze sous au parterre, doublé lors d'une création d'une pièce
trente sous
une livre et demie
un franc et demi
et un franc et demi c'est le dixième d'un salaire d'un manoeuvre, d'un ouvrier, d'un laquais
aucun d'entre eux ne pouvait se payer une place de théâtre
qui fréquente le théâtre public
il y a un public de trois ordres en quelque sorte
1. le public populaire
le public populaire est celui qui est réduit à la bourgeoise commerçante
comme le dit un texte de l'époque « ceux qui occupent le parterre ce sont les marchands de la rue Saint-Denis »
2. la bourgeoisie
celle des offices
celle du Palais de Justice
celle des lettrés
qui se met, à l'arrière du théâtre, sur l'amphithéâtre qui monte, soit en pente douce, soit en pente raide selon les théâtres
3. l'aristocratie
mélangée à la très haute bourgeoisie
les premières et éventuellement les deuxièmes loges
les aristocrates sont les plus à la mode parmi les hommes
ils se mettent sur le théâtre même puisque c'est une pratique qui a été instaurée à cause du succès extraordinaire du Cid (Corneille), en 1637
on ne savait pas où mettre les petits pages qui accompagnaient leur maître
on avait créé quelques places sur les côtés du théâtre et très vite les petits pages ont cédé la place aux maîtres eux-mêmes qui ont pris goût à se montrer sur le théâtre même
gênant évidemment les mouvements des comédiens
c'est une pratique qui va perdurer jusqu'au-delà de la deuxième moitié du XVIIIe siècle
mais il y a une partie qui ne va jamais au théâtre
il constituée par ceux qui écoutent le discours anti-théâtral développé par une partie de l’Église depuis la deuxième moitié du XVIe siècle
certains donc des plus éclairés parmi les gens d'église protègent le théâtre
la partie des courants les plus dévots, les plus fondés sur une sorte de fondamentalisme religieux sont absolument hostiles au théâtre parce qu'ils voient dans le théâtre deux défauts principaux
1. le théâtre empoisonne les âmes
depuis le péché originel, l'homme est constamment tenté de tomber dans le péché
le théâtre montre les hommes s'abandonnant à leurs passions
il montre quelquefois les douceurs de l'amour conjugal comme dans certaines pièces de Corneille
il donne à aimer l'amour, les passions, alors que l'homme doit n'aimer qu'une chose c'est Dieu
le théâtre est une sorte d'école de l'athéisme, d'école du péché, d'école de la passion qui l’Église, catholique et protestante, condamne
lorsque les puritains anglais vont prendre le pouvoir, l'une des premières mesures qu'ils vont prendre c'est de fermer tous les théâtres
depuis le Moyen Âge les comédiens les groupes d'hommes et de femmes
vivent ensemble
tout partager
jouent des fictions profanes
jouent des farces dans lesquelles l'essentiel tourne autour du cocuage
le mari est cocu
la femme légère
le théâtre est joué par des hommes qui sont infâmes, au sens légal du terme
c'est la raison pour laquelle les courants rigoristes de l’Église condamnent aussi le théâtre, et particulièrement le théâtre professionnel parce qu'il est pratiqué par ces personnes infâmes
on va avoir des attitudes différentes vis-à-vis des comédiens
certains refuseront absolument
les autres accepteront accepteront de leur donner la communion
sur leur lit de mort, ils abjurent le métier de comédien
certains des auteurs, et Corneille en tête avec certaines pièces religieuses qu'il va écrire
il y a des hésitations constantes vis-à-vis de cet art considéré à l'époque comme si moderne et si dangereux par certains