EDWARD'S LECTURE NOTES:
More notes at http://tanguay.info/learntracker
C O U R S E 
Introduction aux éthiques philosophiques
François Dermange, University of Geneva
https://www.coursera.org/course/ethique
C O U R S E   L E C T U R E 
Agir moralement: Quelques exemples kantiens
Notes taken on January 19, 2017 by Edward Tanguay
Emmanuel Kant était un penseur essentiellement théoricien
mais ce serait une erreur de penser qu'il ne s'est jamais occupé de la réalité concrète
dans sa vie quotidienne, ce n'était pas un homme isolé des autres
il a cultivé l'amitié
sa vie a été incontestablement très rangée
Kant a toujours pensé que les êtres humains devaient être soucieux de l'action qui les conduiraient à réaliser leur destination, à devenir pleinement des personnalités
trois exemples qu'il a donnés dans les Fondements de la métaphysique des moeurs, dans la deuxième section
1. texte: L'emprunteur, le mensonge et la confiance
"Un homme se voit poussé par le besoin à emprunter de l'argent.
Il sait bien qu'il ne pourra pas le rendre mais il voit bien aussi qu'on ne lui prêtera rien s'il ne s'engage ferme à s'acquitter à une époque déterminée.
Il a envie de faire cette promesse, mais il a aussi assez de conscience pour se demander : n'est-il pas défendu, n'est-il pas contraire au devoir de se tirer d'affaire par un tel moyen.
Supposé qu'il prenne cependant ce parti ; la maxime de son action signifierait ceci : quand je crois être à court d'argent, j'en emprunte, et je promets de rendre, bien que je sache que je n'en ferai rien.
Or il est fort possible que ce principe de l'amour de soi ou d'utilité personnelle se concilie avec tout mon bien-être à venir, mais pour l'instant la question est de savoir s'il est juste.
Je convertis donc l'exigence de l'amour de soi en une loi universelle et j'institue la question suivante : qu'arriverait-il si ma maxime devenait une loi universelle.
Or je vois là aussitôt qu'elle ne pourrait jamais valoir comme loi universelle de la nature et s'accorder avec elle-même, mais qu'elle devrait nécessairement se contredire.
Car admettre comme une loi universelle que tout homme qui croit être dans le besoin puisse promettre ce qui lui vient à l'idée, avec l'intention de ne pas tenir sa promesse, ce serait même rendre impossible le fait de promettre avec le but qu'on peut se proposer par là, étant donné que personne ne croirait à ce qu'on lui promet, et que tout le monde rirait de pareilles démonstrations, comme de vaines feintes
une société humaine ne peut reposer que sur la confiance
si on érige en règle morale qu'on a le droit de mentir si ça nous permet de nous tirer d'un embarras, et de profiter de la crédulité des autres, cela veut tout simplement dire qu'on ne pourra bientôt plus faire confiance à personne et que le principe même d'une société humaine sera mis à mal
on sera obligé de nous considérer comme des êtres non fiables par principe il n'y aura plus de société libre mais une société où nous serons en permanence contrôlés parce qu'on saura qu'il ne faut pas se fier à un être humain
il est donc impossible d'universaliser la maxime si cela me sert à me sortir d'embarras
je peux profiter du bien d'autrui
2. texte: la paresse et le devoir de se perfectionner
"Un homme trouve en lui un talent qui, grâce à quelque culture, pourrait faire de lui un homme utile à bien des égards.
Mais il se voit dans une situation aisée et il aime mieux se laisser aller au plaisir que s'efforcer d'étendre et de perfectionner ses heureuses dispositions naturelles.
Cependant il se demande encore si sa maxime de négliger ses dons naturels, qui en elle-même s'accorde avec son penchant à la jouissance, s'accorde aussi bien avec ce que l'on appelle le devoir.
Or il voit bien que sans doute une nature selon cette loi universelle pourrait toujours encore subsister, alors même que l'homme laisserait rouiller son talent et ne songerait qu'à tourner sa vie vers l'oisiveté, le plaisir, la propagation de l'espère, en un mot, vers la jouissance.
Mais il ne peut absolument pas vouloir que cela devienne une loi universelle de la nature ou que cela soit implanté comme tel en nous par un instinct naturel.
Car, en tant qu'être raisonnable, il veut nécessairement que toutes les facultés soient développées en lui parce qu'elles lui sont utiles et qu'elles lui sont données pour toutes sortes de fins possibles."
le carpe diem
profiter de la vie tant qu'on peut en profiter, cela est possible mais cela donnerait un monde humain où
tout stagne
tout serait freiné
tout serait freiné tout ce qui permet à l'être humain de s'élever au-dessus de la condition animale
il est impossible de vouloir que l'être humain ne développe pas les potentialités qui sont en lui
3. texte: l'égoïsme et l'altruisme
"Un homme, à qui tout va bien, voyant d'autres hommes à qui il pourrait bien porter secours aux prises avec de grandes difficultés, raisonne ainsi: que m'importe que chacun soit aussi heureux qu'il plaît au ciel ou que lui-même peut l'être de son fait; je ne lui déroberai pas la moindre part de ce qu'il a, je ne lui porterai même pas envie.
Seulement je ne me sens pas le goût de contribuer en quoi que ce soit à son bien-être ou d'aller l'assister dans le besoin.
Or, si cette manière de voir devenait une loi universelle de la nature, l'espèce humaine pourrait sans doute fort bien subsister, et assurément dans de meilleures conditions que lorsque chacun a sans cesse à la bouche les mots de sympathie et de bienveillance, mais trompe dès qu'il le peut, trafique du droit des hommes et y porte atteinte à d'autres égards.
Mais, bien qu'il soit parfaitement possible qu'une loi universelle de la nature conforme à cette maxime subsiste, il est cependant impossible de vouloir qu'un tel principe vaille universellement comme loi de la nature.
Car une volonté qui prendrait ce parti se contredirait elle-même.
Il peut en effet survenir malgré tout bien des cas où cet homme ait besoin de l'amour et de la sympathie des autres, et où il serait privé lui-même de tout espoir d'obtenir l'assistance qu'il désire par cette loi de la nature issue de sa volonté propre."
le devoir moral est tourné vers autrui, vers le fait qu'il n'y a pas de vie humaine possible sans communauté
la souffrance d'êtres humains lointains est une réalité de tous les jours
la règle d'or
cette vieille règle antique qui dit ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse
c'est encore l'amour de moi-même qui est le critère de la décision morale
je me dis au fond si un tel malheur m'arrivait j'aimerais qu'on me vienne en aide
il y a un devoir de la raison de ne pas consentir à ce que ma prospérité s'établisse et se maintienne aux dépens de celle des autres
Kant introduit au coeur de la moralité comme devoir moral inflexible l'exigence d'avoir souci d'autrui spécialement quand il souffre et de ne pas lui tourner le dos s'il espère mon aide